
Les plantes bio-indicatrices sont des alliées précieuses pour tous ceux qui souhaitent comprendre la nature de leur sol avant de lancer un potager, une micro-forêt ou la plantation d’arbres fruitiers, même sans expérience préalable. Ces « mauvaises herbes » qui poussent spontanément révèlent, par leur présence, les caractéristiques et éventuels déséquilibres de votre terrain.
Dans cet article, voyons ensemble comment analyser votre terrain grâce à ces plantes avant de vous lancer dans votre projet de plantation !
Sommaire
Étape 1 : Observer et inventorier les plantes spontanées
- Parcourez votre terrain, idéalement au printemps ou en début d’été, quand la végétation est abondante.
- Identifiez les zones homogènes (même exposition, même type de sol apparent) pour observer les plantes par « milieu ».
- Repérez les plantes les plus présentes : une espèce est considérée comme bio-indicatrice si elle couvre au moins 70 % de la surface ou si l’on compte 5 à 10 pieds par mètre carré.
- Notez ou photographiez les différentes espèces observées.
Outils utiles complémentaires pour analyser les plantes bio-indicatrices :
- Applications mobiles comme Pl@ntNet ou Flora Incognita pour identifier les plantes.
- Guides de terrain ou ouvrages spécialisés comme « L’Encyclopédie des plantes bio-indicatrices » de Gérard Ducerf.

Étape 2 : Identifier les plantes et leur signification
Voici une liste de plantes bio-indicatrices courantes en France et ce qu’elles révèlent sur votre sol :
Plante | Indication principale sur le sol |
Ortie | Sol riche en azote, matière organique mal dégradée |
Pissenlit | Sol riche, parfois compacté, excès de matière organique |
Rumex (oseille) | Sol compacté, hydromorphe, manque d’oxygène |
Grand plantain | Sol compacté, piétiné, manque d’aération |
Chardon | Sol calcaire, pauvre en phosphore, compacté |
Laiteron des champs | Sol limoneux, profond, humide |
Prêle | Sol engorgé d’eau, non drainé |
Amarante | Sol meuble, riche en azote et potassium |
Morelle noire | Sol limoneux, faiblement acide, riche en azote |
Chiendent | Sol compacté, excès d’azote nitrique et de potasse |
Mauve | Déséquilibre en matière organique, excès d’eau |
Véronique de Perse | Sol calcaire, riche en azote et matière organique |
Conseil : Si plusieurs plantes indiquent la même caractéristique (ex : sol compacté), le diagnostic est renforcé.

Étape 3 : Interpréter et agir
- Croisez vos observations : un sol où dominent orties et pissenlits sera très riche, mais peut manquer d’aération.
- Un terrain avec beaucoup de rumex ou de plantain est probablement trop tassé : pensez à l’aérer ou à éviter le piétinement.
- Si le chardon domine, votre sol est probablement calcaire et pauvre en phosphore.
Actions concrètes :
- Améliorer la structure (apports de compost, paillage, engrais verts, décompactage manuel…)
- Adapter vos plantations aux caractéristiques du sol (certaines cultures et essences tolèrent mieux les sols lourds ou acides)
- Travail du sol doux (grelinette, outils manuels)
- Laisser évoluer la flore spontanée pour corriger naturellement certains déséquilibres
Ressources pour aller plus loin
- Livre : L’Encyclopédie des plantes bio-indicatrices de Gérard Ducerf (livre de référence pour approfondir chaque espèce).
- Applications d’identification : Pl@ntNet, Flora Incognita.
- Forums de botanique, associations locales, et guides en ligne pour s’entraider et progresser.
Observer les plantes spontanées de son terrain est une méthode simple, accessible à tous, pour poser un premier diagnostic sur la qualité de son sol. Cette démarche, étape par étape, permet d’orienter ses choix de cultures et d’actions pour un jardin ou une micro-forêt en meilleure santé et résiliente.
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